Les 100km de Millau vu par mon suiveur

9 Octobre 2014 , Rédigé par Runner Life Publié dans #ultra

Vous avez pu lire mes impressions sur mes 100km de Millau. Maintenant c'est au tour de Tanguy mon accompagnateur vélo et préparateur de vous raconter sa vision de la course. Et oui beaucoup au vu de mon récit semble avoir envie de se lancé dans cette superbe aventure. Alors autant que leurs futur suiveurs sache à quoi s'attendre....

Les 100km de Millau vu par mon suiveur

La première fois que Damien m'en a parlé, je lui ai dis:" tu es fou! mais bon, je le savais déjà!". Donc, on a décidé de faire une préparation spécifique pour cette belle course. Le problème, c'est que je n'avais que des idées théoriques sur cette distance-là, mais aucune expérience. On a fait des recherches chacun de notre côté pour planifier au mieux possible (sorties longues, fractionnées, piscine,...), et quand je vois le résultat, je suis plutôt satisfait..

 

Jour-J: ça y est, c'est le grand jour, pas trop de difficultés à se lever car on avait hâte d'en découdre. De mon côté, toutes les vérifications avaient été faites (vélo prêt, en état de fonctionnement, chambres à air de secours, pompes, sac à dos prêt,..), on pouvait donc prendre le chemin du départ tranquillement. Beaucoup de coureurs et de suiveurs étaient déjà sur place, chacun échangeait sur ses impressions (c'est ton premier? on a de la chance, il fait beau! tu vises combien de temps?), et arrivait 9h15, et le départ des suiveurs vers Aguessac, à 7kms, où les suiveurs se placent dans des zones et attendent l'arrivée de leur coureur.

 

 

 

C'est là que pour moi la course commençait. J'avais plusieurs objectifs en tête:

1) faire respecter les temps de pause, d'hydratation, d'alimentation à Damien

2) Changer les idées à Damien dans les moments difficiles (regarder le paysage, raconter des blagues, lui dire de passer des coups de fils...)

3) gérer les temps d'étirements

4) motiver Damien quand il le fallait, le booster ( ça n'a servi que dans les derniers kms)

5) passer un bon moment tous les deux.

 

La première boucle s'est très bien déroulée, tout était respecté, le moral et le physique était là. Je me suis dit:"c'est cool si tout se passe comme ça!". A l'entame du 45è km, les jambes commençaient à brûler et on s'est dit:"on sort de Millau et on s'étire", puis,:"on passe le viaduc et on s'étire!", pour enfin attendre de passer la mi-parcours pour enfin réussir à lui faire faire des étirements (il est un peu têtu le gars).

Maintenant, c'est direction Saint-Afrique, mais les jambes commencent à être vraiment raides. Je dis à Damien, sur le ton de la boutade, et en ne pensant pas qu'il va le faire, de courir en arrière (je n'avais jamais essayé mais je me disais que ce seraient les muscles antagonistes qui travailleraient (les muscles opposés), et que ça pourrait peut-être relâcher les autres). Et vous savez quoi??? Il l'a fait (quand je vous dis que c'est un fou, il y en a eu qu'un seul qui a couru en arrière). Et sur les quelques mètres parcourus comme ça, cela a eu l'effet escompté. Tant mieux. Mais ça n'a pas duré longtemps.

 

Direction le prochain ravitaillement, où il y avait des massages, et un peu de détente pour Damien (pendant ce temps-là, je rechargeais les gourdes, et surtout je mangeais très bien car c'était très bon= petit sandwich jambon-oeuf, tartine boursin, pain d'épice chocolat, eau, coca). Puis on repartait à l'aventure, de plus en plus de moments de marche, mais jamais de moment de doute, au contraire, on rattrapait plus de personnes en marche active plutôt qu'en course lente. Au ravitaillement suivant je me prend une petite mousse...

L'arrivée à Sainte-Afrique a fait du bien, après un regain de forme très étonnant de Damien sur 10 kms. Le ravitaillement a été très rapide pour Damien (motivé le gars), pendant que moi je prenais une petite soupe (fini la bière lol), très bonne, avant de le rejoindre dans le début de la montée. La nuit tombait, le froid avec, et j'étais content quand il y avait des montées car cela me permettait de me réchauffer. Une petite pause étirement durant cette montée, pas pour Damien (non lui il trace sa route avec le toulonnais) mais pour un monsieur pris de crampes, sans suiveur, et juste à notre hauteur. 2/3' avec lui et c'est reparti.

On arrive dans les 20 derniers kilomètres, et on décide de faire une petite séance d'étirements pour aider dans la descente, avant de retourner se faire masser au km 82. D'ailleurs, à ce ravitaillement, j'ai demandé moi aussi un petit massage du haut du dos. ai-je bien fait? Je ne sais pas, car cela m'a fait du bien, mais m'a surtout refroidi et j'ai mis du temps à me réchauffer par la suite. Mais bon, je ne vais pas me plaindre, le fou qui m'accompagne souffre bien plus que moi.

On avance, on approche de la fin, on revoit le viaduc, le timing est toujours à peu près bon pour viser les 15H. Connaissant le mental de Damien, je décide de le pousser dans les 6/7 derniers km pour l'aider à aller au bout de son effort (il est là pour ça de toute façon). Je fais tout ce que je peux pour l'aider, je porte sa lampe frontale qui commençait à le gêner, je lui donne des conseils techniques, je lui dis de rattraper celui qui est devant lui, et ainsi de suite jusqu'au dernier km, où là, il décide de se remettre à se courir (il m'a surpris car il n'arrive plus à porter ses jambes et voilà qu'il se met à courir). Il est pugnace ce mec!

 

Et le bonheur de voir le parc de la Victoire arriver, l'entrée dans le parc, la montée, le temps pour moi déposer vite fait mon vélo pour filmer son arrivée, mais il fut trop rapide et je n'ai que la fin. Ca y est! Il l'a fait! On l'a fait! Il est super content! Je suis super content de le voir heureux! Que du bonheur! Quelle aventure!! Il n'y a plus qu'à manger un peu, attendre les soins, et rentrer au camping. Heureusement qu'il a pu monter sur mon vélo pour rentrer, sinon, on y serait peut-être encore! Lol. Merci Damien de m'avoir permis de vivre ça avec toi, en se disant à la prochaine aventure du même genre! Et vive Millau

Conclusion :

J'ai beaucoup appris sur la préparation physique pour les courses longues durées, c'était vraiment très intéressant d'échanger avec toi. Et pour mon rôle de suiveur, je le conseille à tout le monde. Surtout de pouvoir partager cela avec une personne que l'on connaît très bien. Expérience à renouveler.

La question que beaucoup peuvent se posé. Non je n'ai pas eu mal au cul durant ces 100km je me suis souvent mis en danseuse ce qui explique cela et j'avais investi dans une bonne selle. Sinon j'ai quand même eu les jambes qui ont piqué un peu cela reste 100km fait à vélo à une faible allure. Surtout que le lendemain je donnais deux cours de Zumba.

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T
Et bien si c'était à refaire, et bien je ne le ............................ raterai pour rien au monde.
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M
bravo pour ton soutien technique et moral très belle expérience humaine tu l'as emmené au bout de lui même .
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M
Pour moi le suiveur est trés important, en 2012 j'ai partagé l'aventure avec mon fils prépa et course et cela a été une belle expérience et en te lisant je vois que pour vous aussi
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R
c'est vrai qu'avoir un suiveur ca aide grandement
F
C'est une très bonne idée que Tanguy, le suiveur, raconte aussi son expérience et son ressenti de la course.<br /> encore bravo a tous les 2
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R
merci dire heureusement que je lui ai demandé lol
J
Sympa Merci et bravo à vous 2
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R
merci